Une artificialisation modérée mais qui augmente plus rapidement que la moyenne nationale

 Le phénomène de surconsommation de l'espace observé à l'échelle nationale se vérifie au niveau régional. Si la Franche-Comté reste une région relativement moins artificialisée que la moyenne nationale ( 6.5 % de sols artificialisés en Franche-Comté contre 9.3 % en France métropolitaine en 2012 – source ministère de l'agriculture (SSP), enquête agricole 2012), on constate comme au niveau national que le taux de changement d'occupation des sols excède nettement le taux de croissance de la population. Par exemple, le graphique ci-après traduit bien une forte tendance à l'étalement urbain  puisque l'on observe une forte augmentation des espaces artificialisés, une progression minime de la population et une baisse relative des milieux agricoles.

La qualification de la consommation d'espace en Franche-Comté renvoie à la structuration  même du territoire franc-comtois. Selon l'INSEE, le territoire comtois est structuré autour de 25 villes (7 grandes aires urbaines, 4 aires moyennes et 14 petites) polarisant 89 % de la population régionale.

Entre 1999 et 2008, la superficie des sept grandes aires urbaines de Franche-Comté a augmenté de 27 % contre 35 au niveau national tandis que la croissance démographique comtoise a été de 8% contre 17 % au plan national.

Concrètement, les aires urbaines évoluent soit par extension de leur couronne, soit par densification. Contrairement au territoire national, l'évolution des aires urbaines comtoises, Montbéliard excepté, est particulièrement notable dans l'extension de leurs couronnes.

52% de la croissance démographique est imputable aux espaces périurbains des grands pôles. Alors qu’en France métropolitaine la croissance démographique au sein des aires urbaines se partage à parts égales entre pôles et couronnes, seule la population des couronnes progresse dans les aires urbaines franc-comtoises.

Le taux d'artificialisation de la région Franche Comté a d'ailleurs augmenté entre 2006 et 2009 de 7.5 % alors que dans le même temps, la surface artificialisé métropolitaine n'a augmenté que de 5.6 %.

Cette tendance forte de croissance de la population en périphérie des aires urbaines traduit une poursuite de la périurbanisation et de ses effets induits : développement urbain privilégiant l'habitat individuel plus fortement consommateur de foncier, allongement des distances et par conséquent augmentation des dépenses énergétiques (développer pour expliciter).
Ce phénomène est particulièrement visible en périphérie de Besançon et de Vesoul mais aussi le long de l’axe Besançon-Morteau.

Zoom sur... un outil dynamique de l'urbanisation

Un enjeu fort des documents est de permettre le développement de l'urbanisation tout en limitant la consommation d'espace agricole, naturel et forestier. Dans ce cadre la DREAL a développé un outil cartographique de "dynamique de l'urbanisation". Sous la forme d'une cartographie dynamique, l'utilisateur peut, sur toute partie du territoire régional, visualiser le développement de l'ensemble des constructions depuis 1900 par tranche de 10 ans. Il permet ainsi de manière très simple et visuelle d'apprécier l'évolution des constructions mais également la consommation d'espace associée aux modes d'urbanisation, en regard des évolutions de population.

 

En Franche-Comté entre 1992 et 2003, la surface occupée par l'habitat individuel a augmenté de 19% dans les couronnes périurbaines et de 30 % dans l'espace à dominante rurale.